Y’en a deux qui se foutent de ma gueule

Début de l’été 2012, je me pique. Après un blocage au décapeptyl, je passe au gonal.

Je gère l’organisation tout à fait scandaleuse que le CECOS réserve à ses donneuses: je suis lâchée dans la nature à devoir m’occuper moi même des faxes ou de trouver des gens qui veulent bien m’intra-founaliser à 18h.

Mais jamais, jamais je n’ai cherché à interpréter les résultats des analyses estradiol ou à m’intéresser à la gueule et la croissance des follicules. Ce n’était pas mon problème.

Et ça marchait bien, y’a jamais eu de changement de dosage, et j’ai eu la ponction à peu près en temps et en heure.

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Alors POURQUOI, POURQUOI bordel quand il s’agit de mes fesses ça ne fonctionne plus?

Pourquoi mon taux a chuté à la dernière stim, y mettant un terme brutalement? Pourquoi je ne peux pas bénéficier d’un peu de tranquillité d’esprit ne serait ce que deux jours?

Mes ovaires se foutent de ma gueule. Je sais pas s’ils trouvent que je suis un peu trop plan plan et que du coup, ils ont envie que je vive les choses plus intensément.

174 et 558 le lendemain, ce qui m’a valu un départ du taf en catastrophe pour passer une écho

-> rassurée, mais pas pour longtemps.

Le lendemain, qu’est ce que je lis donc? 532!!

J’appelle Efficacité: « Bonjour, alors j’ai eu mon taux du jour: 532 »

Elle: « Rappelez moi le taux d’hier? »

Moi: « 558… »

Elle: « … Oooooh… »

Elle me rappelle 10 min et une crise d’angoisse plus tard pour me faire part de la décision de Doc. Doc qui ne comprend rien au fonctionnement des deux petits cons. Doc qui se demande si je me pique correctement. Mais Efficacité lui a rappelé que j’étais tout de même infirmière (et puis quand même, l’utilisation d’un stylo ne nécessite pas un doctorat en physique quantique).

Doc a donc décidé qu’on augmentait la dose, avec décision au taux de ce matin. Je sens bien qu’ils sont pas enthousiastes tous les deux. Ça sent le sapin encore cette histoire.

Efficacité fait quand même la pompom girl pour qui vous savez (suivez mon regard), histoire qu’en entendant ça ils se réveillent un poil.

C’est la mort dans l’âme que je suis partie de chez moi, ce matin, pour me faire encore défoncer les veines. Veines que je n’ai plus, par ailleurs. Enfin, il reste leurs cadavres.

Je tombe sur une nouvelle laborantine qui, incroyable, est charmante. Faut dire que la pmette n’est plus là (en congé mater?) et qu’elle a laissé place à deux bouledogues. Donc la nouvelle est souriante, gentille, intéressée. Elle tente même une veine que j’aurais pas osé tenter et ne me fait même pas mal. Bon, elle est dead aussi, la veine improbable, mais quand on me nique les vaisseaux avec le sourire je résiste pas.

Je suis sortie de là en me disant que, forcement, c’est un signe. Si la préleveuse est gentille, le taux va l’être aussi, bien entendu on se raccroche à ce qu’on peut.

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Je vous raconte pas l’angoisse quand j’ai ouvert les résultats. Crise de spasmophilie pas du tout compatible avec un clavier.

760 

C’est pas ça qui va faire délirer la foule mais ça a augmenté, bordel de bite. Et pendant que mes yeux clignotent encore devant le résultat, Efficacité m’appelle. Elle est contente pour moi, elle agite les banderoles, elle me parle de cette épreuve qu’est la FIV et tout ce qui la précède.

Oui, parce que je ne vous l’ai jamais dit mais Efficacité n’a pas fait ses enfants dans un lit (ni sur la machine à laver en mode essorage). Ses mots sont doux à mon cœur et je claquerais bien la porte de chez moi pour aller lui faire son affaire sur son bureau immaculé. Mais je modère mes ardeurs.

Bref, on continue au même dosage. On va voir ce que les deux connards me réservent pour demain.

ps: En vrai je vous aime les petiots, vous vexez pas, hein? On a encore quelques jours à tenir…