Prozaca

Pour faire plaisir à Zapette, je vous balance quelques anecdotes sur l’intervenante qu’on est obligée de se la farcir.

Je suis un peu muselée parce que les plus gros trucs ont un caractère médical: non seulement la plupart d’entre vous n’y comprendrait pas grand chose, mais en plus je serais obligée d’en dire trop. Ces anecdotes sont un peu rigolotes, on aime se les raconter en buvant un café, on se bidonne bien. Le vrai problème réside dans tout ce que je n’ai pas le droit de vous dire…

C’est parti quand même!

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– La première fois que je lui ai parlé, Prozaca sortait de chez un de ses patients âgé et alcoolique et elle trouvait ça « Magnifique, Magnifiiiique! » Genre elle venait de voir la Vierge sur son toast brûlé.

– Elle appelle les gens à minuit pour demander qu’ils règlent leurs factures. Plusieurs fois pour être sûre qu’ils aient très envie de sortir le chéquier.

– Même après plusieurs semaines, elle ne connait pas le nom de ses patients. L’autre jour, elle venait voir me « Sec »(*), et mes collègues lui ont juré qu’il n’y avait aucune me « Sec » dans le service. En fait, il s’agissait de me « Lebleque »(*)… Et c’est que ça l’énervait, vu qu’elle savait bien qu’elle se trompait pas de service! C’est qu’on y met pas du nôtre, merde.

– Elle arrive toujours comme une tornade en disant qu’elle a pas le temps. Et pour qu’on comprenne vraiment à quel point elle est débordée, elle s’applique à expliquer pendant 10 minutes pourquoi et comment elle n’a pas le temps. En commençant par le petit dej et en relatant tous ses entretiens (avec des camés « magnifiiiiques », non, je déconne). Une fois qu’on sait pourquoi elle a pas le temps, elle doit partir très très vite.

– Elle est allée raconter sa vie à la secrétaire (avec qui elle ne devrait avoir aucun contact en théorie) et lui a expliqué, de but en blanc et en riant, qu’elle avait des problèmes gastriques vu qu’elle avait mangé un kebab à midi.

– Le lendemain de l’épisode de l’agression, elle a appelé dans le service et a raconté à la personne qui a décroché qu’elle avait pleuré en rentrant chez elle (avec les trémolos dans la voix et tout). Moi qui n’ai même pas haussé le ton, j’ai trouvé ça un peu abusé ce retournement de situation. Je vais lui envoyer des fleurs, tiens, histoire de m’excuser de tant de méchanceté.

– Elle a assuré à un patient qu’il avait la gale. Depuis, il arrête pas de se gratter. On a même dû l’envoyer voir un dermato pour le rassurer, mais il continue à se gratter en disant qu’il est un pestiféré. Quand on a dit à Prozaca qu’elle s’était trompée, elle s’est fâchée et ne nous croit toujours pas. Depuis, on l’empêche d’aller voir le monsieur, au cas où elle lui raconterait qu’il a été enlevé à 5 ans par des extra terrestres.

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(*) Les noms ont bien sûr été changés.

64 commentaires

  1. Elle a l’air rigolote, cette brave femme… Z’avez pensé à lui demander si elle avait un lien (consanguin) avec SH ?
    En tout cas, tu as l’air drôlement bien entourée, au boulot, ça fait plaisir.

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  2. Mais pourquoi moi j’ai pas des collègues de cette qualité?!?
    Bon j’avoue je trouvais notre chef un peu atteinte et finalement elle a encore du chemin à faire…
    Ça fait combien de temps qu’elle intervient chez vous? Et celui qui « a la gale » il veut encore avoir affaire à elle? On a qu’à faire une pétition pour qu’elle dégage (ça aurait l’air très sérieux une pétition signée par tout le bestiaires qu’on forme…)

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  3. Houlala !!! J’avais pas compris que prozaca était une soignante et non une patiente (vu la description que tu en as fait hier je pense que mon cerveau ne voulait pas envisager que ça pouvait être une soignante), elle est grave !!

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