La vie pa-ssio-nnante de La Chouette

Ce matin, levée beaucoup trop tôt pour aller rencontrer mon Bertrand. Cheveux propres, jean moulant, béquilles reluisantes… je m’étais même revernie les doigts de pied, c’est pour vous dire que j’attendais beaucoup de notre coup de foudre.

Alors déjà j’ai eu un temps d’arrêt en pénétrant dans la maison médicale. Miteuse est un euphémisme. Les toilettes d’air de repos sur l’autoroute un 1er août c’est le grand luxe à côté. Mais pour Bertrand j’étais prête à passer outre.

Parce que je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais tout le monde m’a vendu un ou des Bertrand super sexy dans leur entourage. Que dès que tu les vois tu tombes amoureuse et tu quittes ton homme pour vivre une passion dévorante. Alors devinez quoi? Bertrand a la cinquantaine, une bonne calvitie et de la bedaine. Après, j’ai rien contre la cinquantaine et la calvitie, ça peut même être très sexy, mais la voix ultra féminine et les poils noirs qui sortent des oreilles, arf…

M’enfin il m’a quand même un peu déridée la cheville, alors je vais pas le congédier immédiatement. Maintenant en serrant les dents et les fesses je peux « marcher » avec une béquille. Certes, c’est sur une courte distance et en penchant fortement sur le côté gauche (Pouêt m’a donc trouvé le nouveau surnom de « Tour de Pise », ce qui est vachement plus recherché que le précédent « Béquillette ») mais j’étais fière comme un pou de pouvoir monter les escaliers sans me salir le fessier.

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Dans la série « vie ma vie d’éclopée », je suis heureuse de pouvoir comparer le regard du public entre « la gonzesse avec des béquilles et un plâtre » et « la gonzesse juste avec des béquilles ».

Alors autant avec un plâtre j’ai pu gratter sans rien demander une queue de 75 personnes au bas mot, autant avec juste les béquilles y’a aussi largement de quoi abuser.

Parce qu’avec le plâtre, les gens ont un peu pitié mais voient bien que tu t’es pétée un truc et que c’est temporaire. Tandis qu’avec les béquilles seules, leur imagination peut dériver dans les plus hautes sphères et ils sont tous contents de constater qu’il y a plus malheureux qu’eux (la nénette trentenaire qui avance à deux à l’heure en traînant la jambe). Du coup, ils sont encore plus compatissants et serviables, à la limite de l’infantilisation.

Genre hier au supermarché, une dame m’a proposé de m’aider alors que je tendais juste le bras pour prendre une baguette, genre grande polyhandicapée. Un type m’a regardée passer dans la rue et m’a lancé: « on a mal à la patte? » d’un air navré. Les gens sautent de leurs sièges comme s’ils étaient montés sur ressorts pour que je puisse m’asseoir. Et même au taf où je suis passée m’exhiber régler des machins, tout le monde m’apportait des trucs sans que je demande rien ou presque.

J’irais bien faire un tour à la CAF histoire de tester mon nouveau pouvoir magique.

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Dans la série « elles sont où mes rougnoutes? », la réponse est: je sais pas. Attendons encore quelques semaines voir si mon utérus et mes ovaires ont définitivement capitulé.

J’arrive sans trop de problèmes à ne pas psychoter, vu que j’ai déjà eu quelques mois d’anovulation pour m’entraîner. Et heureusement que je psychote pas d’ailleurs, parce que la semaine dernière, Pouêt a fait les courses comme un con et a trouvé ZE trop bonne idée d’achat, le truc absolument parfait:

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Autant vous dire que ça ne se marie en plus pas du tout avec les toilettes ficelle de l’étage…

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Pensées toutes particulières aux ICSI, à ma Carotte et à Julys ❤