WE prolongé

Bon, mon we à moi est prolongé depuis plus de 3 mois maintenant, je commence à avoir l’habitude. Mais pas Pouêt et les gens normaux apparemment, on voit qu’ils ne se sont pas fait chier comme la mort avec le cul vissé dans un canap et la sueur dégoulinant sur les tempes, à l’idée de faire le chemin jusqu’aux toilettes pendant 6 semaines.

Mais bref, ce we de 4 jours a été l’occasion de recevoir des potes de longue date de Pouêt, et moi j’adore entendre parler des nuits entières de la fois où le prof de maths a collé untel parce qu’il avait dit merde à haute voix en plein cours.

Parmi ces potes, y’a une femme que je qualifierais d’assez pénible. Elle est pas gâtée parce qu’elle vit avec deux maladies chroniques dont une endométriose, mais elle a une grande propension à être une casse couille de tous les instants, option génie en déclenchement de dispute avec son mari. Appelons le Bouc Émissaire.

Par exemple on parle du prix des tomates et elle rebondis immédiatement là dessus pour faire savoir que c’est sûrement de la faute de Bouc Émissaire si ça a augmenté. Et d’abord c’est quoi cette chemise pas du tout raccord avec les tomates? Et d’ailleurs il est pas bien coiffé et la semaine dernière il s’est relevé pendant la nuit c’est n’importe quoi. Mais qu’il parle! C’est vrai ou c’est pas vrai? Et voilà, maintenant il ne répond plus et il essaie de la faire passer pour une menteuse!

Etc. Etc. Faut être particulièrement maso pour vivre au quotidien avec ce genre de personnage. Déjà que pour le groupe, 4 jours c’était à peine supportable.

Et si je vous parle d’elle, c’est parce qu’elle m’a fourni quelques perles qu’il fallait que je partage avec vous. Son sujet de prédilection, ce sont ses maladies. Ça serait pas un problème si elle ne parlait pas de son opération de fistule anale pendant qu’on bouffe la ratatouille. Et ça ne serait pas un problème si elle ne parlait pas sans cesse de ses difficultés en minimisant celles des autres.

Elle parlait d’une femme qu’elle connaissait et qui avait une endométriose ravageante:

« Elle a fait 5 FIV qui n’ont pas marché avant qu’on lui découvre son endométriose, M’enfin, le désir d’enfant… Bah c’est pas grave de toutes façons, ils ont pris un chien »

Pouêt a explosé de rire devant ma tête et a vite tenté de changer de conversation. Moi j’ai mis au moins 3 gorgées de Leffe à m’en remettre mais je n’ai pas fait de remarque, j’avais peur de la suite de son raisonnement.

FIV -> chien -> croquettes pour enfant -> Bouc Emissaire ne serait même pas capable d’acheter une gamelle correcte.

Et puis j’ai quand même profité parce que la conversation a dérivé sur les films avec Uma Thurman et Pouêt a évoqué Bienvenue à Gattaca. Intervention débile immédiate de madame pète noix:

« Oh ben c’est même pas de la science fiction, c’est la réalité avec les mères porteuses qui choisissent les spermatozoïdes »

Les mères porteuses… qui CHOISISSENT… des spermatozoïdes.

« Ben oui, maintenant on choisis sur catalogue! »

Ben sans déconner, moi tu me files un catalogue de spermatozoïdes, je saurais pas faire la différence entre un beau gosse et une petite merde poilue. Je suis prête à parier que je pourrais me planter et choisir la production de Danny plutôt que celle de Brad. Mais je n’ai pas le talent des mères porteuses.

Elle a pas trop développé son histoire parce que mon regard effaré et mes questions basiques techniques ont dû lui faire réaliser qu’elle vomissait encore de la merde.

Pour quelqu’un qui a eu son enfant au bout de plusieurs années, elle me semble assez peu calée. Mais en même temps c’était qu’elle y pensait trop vu qu’elle est tombée enceinte pendant un we. Et puis elle pouvait pas être infertile parce qu’elle était déjà tombée enceinte à 18 ans. Argument imparable. Et le fait qu’elle ne soit jamais retombée enceinte depuis 10 ans malgré l’absence de contraception n’est absolument pas un argument. (Remarque, j’ai cru comprendre qu’ils faisaient chambre à part avec Bouc Émissaire) (Sûrement parce que passer des nuits à se faire reprocher le cri des hiboux devait être au dessus des forces de ce pauvre homme).

J’ai mis de l’eau dans mon moulin et n’ai pas alimenté le truc parce que d’une part faut pas parler aux cons (ça les instruit) et d’autre part je sentais qu’on était à deux doigts d’avoir le sympathique petit discours des enfants de l’amour Vs les petits robots tous pourris fabriqués par la science.

Et en tant que MILK et mère d’un vrai enfant de l’amour (d’ailleurs Abrutis était un vrai gentleman, c’est pour ça que je l’ai quitté), j’arrive pas à me faire à l’idée qu’on puisse pondre des bébés synthétiques.